Petite banlieusarde, j’ai fait du rap pour me libérer du mal
J’aurai pu finir à la MAF le cœur criblé de balles.
J’ai pris la plume pour qu’elle m'éloigne de la mort
Pour que ma mère n’aille pas à la morgue pleurer sur mon sort
Je suis dure, mais sincère, moi j'étais seule et sans frère
Fallait être sûre, fallait assurer sans père !
Petite banlieusarde, je reste fascinée par les armes
Fascinée par Man et Ginger et Sam
Moi c’est mon monde, et je ne suis pas un cas à part
Je m’accapare le droit de rêver de baraque et de barres
Je rêve d'être née quelque part, en fait, merde ! Je me perds
Métissée, je reste le cul entre deux chaises
Mais qui suis-je, pour qu’on m’applaudisse ou me déteste?
Qu’ai-je fait pour qu’on me teste? Qu’ai-je fait pour qu’on me blesse?
Seule, je n’ai que le rap, et personne ne peut m’en vouloir
D’avoir apprécié la gloire, ne serait-ce que pour un soir
Ex- Petite fille invisible
Accroupie dans un coin de la cuisine l’oreille dévorée par la rime
Je la voulais ma vie de rêve
Loin de la vie de merde de ma mère pleurant sous les rappels du système !
Entre le shit, les guns et les flics
J’ai préféré le titre, le sun et les chiffres mais bien sûr j’ai fini seule
Seule avec ma plume, rêvant d’une vie plus qu’alléchante
Allez, chante ta putain de peine, et que les gens la ressentent !
Car les gens me ressemblent dans le fond, les gens saignent.
Je le sais, dans le fond les gens s’aiment
Y’a du mal-être dans l’air
On m’a prise pour une merde, on m’a jugée sur mon paraître et ma verve
Mais derrière mes fautes de grammaire, y’avait de la rage
Messieurs, Mesdames, je vous le jure, j’avais des tubes dans mon cartable !
J’ai vite compris qu’on me prenait pour une conne
Autant mes profs que mes potes: «Une petite blanche dans le hip-hop ?»
Alors je m’exprime, mais je reste sur la défensive
Depuis que j’ai rencontré l’amour avec du sang plein les gencives.
Alors ouais, je vends des disques, ouais j’ai de la thune !
Mais j’ai cette putain de cicatrice qui me perturbe
Rien à foutre d'être une star, d’attendre que le temps passe
Elles s'éteignent les stars, un jour ou l’autre, on les remplace !
Moi je veux du long terme
Soyons clairs: tous ces putains de disques d’or ne me rendront pas mon père
Mais je les aime, toutes ces unes de magazines
Car pour une fois dans sa vie, ma mère est fière de sa gamine !
Ma mère, je l’aime à en mourir mais je sais pas lui dire
Alors je lui dédie des titres sur mes disques
Je sais pas me blottir dans ses bras
J’aimerai, mais j’y arrive pas, c’est trop rare et ça se fait pas
M’man, tu sais, aujourd’hui je ne suis pas guérie
Malgré ces rimes, elle est à toi ma Victoire de la Musique
M’man, t’as porté le monde sur tes épaules pour ta môme
Repose-toi, je m’occupe de ton trône
A toutes ces mères qui en bavent jour après jour
Une petite banlieusarde vous adresse tout son amour
Méditerranéenne, sans la famille? C’est plus la même
Chez nous, c’est beau comme on s’aime et le respect, c’est dans les gènes !
Je reste jeune et insouciante, je joue avec la vie
J’aime la nicotine, et j’aime Paris la nuit
Ouais, il y a les kébabs, les troquets et les bois
De l’autre côté, y’a les armes, la coke et les femmes
Moi, j’ai pas besoin d’amphèt', ni de ta poudre dans le zen
Je reste de celles qui restent saines
Que je le veuille ou non, j’suis qu’une petite banlieusarde
Ça s’entend quand je parle, ça se devine quand je me sappe !
Mais je suis fière de pouvoir régler l’addition
Et étonnée de voir ma tête à la télé, chez Ardisson !
Je reste une môme, moi !
Je ne rêvais que de freestyles, de déchirer le mic, mais pas de me voir dans le
journal !
Nan, je voulais monter sur scène parce que j’aimais le show
Parce que j’aimais les Hoyo (Hoyoyoyo)
Adolescente, je n’avais que ma chambre pour rêver d’avoir la chance
Que les gens, un jour, me chantent !
Je rappais vite, je rappais grave, je rappais fort
Et puis après, c'était le speed pour ne pas rater les transports !
RER B, zone 5: Orsay-ville
Bus 03, direction «Carrefour-Les Ulis»
Durant des années, je n’ai fait que des allers-retours
Crois-moi t’es très loin du mouv' quand t’habites à Mondétour !
Je ne regrette rien, je n’avais pas ma place aux Beaux-Arts
Et puis, je n’aurai pas eu la chance de rencontrer BlackMozart !
J’oublie rien de tous ces featurings que j’ai faits
De toutes ces rimes que j’ai suées, de tous ces rifs que j’ai tués
D’ailleurs pas même le succès n’a freiné mes ardeurs
J’ai toujours kiffé être invitée par des rappeurs
Avec ou sans disque de platine en fonction du feeling
Je serai toujours active sur mixtapes et compils'
Parce que j’ai le rap dans le sang, le rap m’a bercé
Le rap m’a percé au plus profond de moi, tu le ressens?
Moi j’ai que ça, j’ai pas le Bac, j’ai qu’un niveau troisième
Mais malgré mes échecs scolaires, ma nouvelle vie est une croisière.
Et dire que je rêvais juste de passer sur les ondes;
Dix ans après, j’ai presque fait le tour du monde !
Ma vie c’est du partage, des souvenirs et du voyage
C’est des barres de rires mais aussi parfois des dérapages !
C’est l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal
La Suisse, la Belgique, le Canada, la Guyane
C’est la Guadeloupe, la Martinique, le Gabon et l’Allemagne
La Réunion, la Corse, l’Italie, le Portugal !
C’est l’Espagne et toutes ces villes de province françaises
Qui m’ont accueillie les bras ouverts pour me voir en concert !
Petite banlieusarde, loin des strass, tout près de l’impasse
Sans le rap, j’aurai sûrement fini buvant la tasse !
Aujourd’hui j’hallucine, je file de ville en ville
DJ Dimé aux platines, et la tournée nous enivre.
Ma vie, c’est mon rap et mon rap c’est un message
Mon rap c’est un respect, c’est un posca, et puis un lettrage
Mon rap c’est du piano, c’est des notes, blanches et noires
C’est des tonnes et des tonnes et des tonnes d’encre noire !
Mon rap, c’est ma raison de vivre, c’est ma raison de dire au monde
Que quand on veut, on y arrive malgré les zones d’ombres.
Et j’suis contente quand un jeune s’en sort
Qu’il montre l’exemple dans le biz', les études ou le sport !
Génération 80, on n’a pas fini de parler
Nan, vous marrez pas, on n’a pas fini de brasser !
C’est pas facile de s’adapter à toutes ces évolutions
Nos revendications ne passeront pas sans révolution
Pour preuve: Tous nos gimmicks se pointent en tête des hits
Détrônent la varièt' et ramènent même du chiffre aux maisons de disques !
Petite banlieusarde, au-delà de la musique
J’ai surtout rencontré l’amour du public !
Aujourd’hui, je lui dois tout ce que je viens de vous décrire
Mes moments fous, mes voyages et tout ce que j’ai au fond des tripes !
Mon public, à l’heure qu’il est, me ronge, et m’obsède;
J’ai peur de retourner dans l’ombre, de pas faire d’autre scène !
J’ai peur que ma plume ne plaise plus
De n'être qu’une artiste de plus qu’on renverra à la rue !
J’ai peur d’avoir rêvé de carrière, et d’avoir échoué
D’avoir à regarder en arrière, et de me dire «Mais qu’ai-je fait ?»
On est le 13 septembre, il est sept heures du mat'
Et j’ai mon texte sous les yeux
Après tout ce temps, j’avais besoin de vider mon sac
Et tout d’un coup, je me sens mieux.
Quoiqu’il arrive, je garderai que le meilleur de tout ça
Peu importe l’avenir
C’est tout ce que je sais faire, moi
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe
C’est tout ce que je sais faire, moi, je rappe.
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TanyaRADA пишет:
- спасибо! От Души!!! ( Улыбаюсь...)все так!!!Liza пишет:
Любимая песня моей мамы